Pierre Guyotat, né le 9 janvier 1940 à Bourg-Argental (Loire) et mort le 7 février 2020 à Paris, est un écrivain et dramaturge français. Dans son œuvre, qui fait toujours scandale, il invente un monde de sexe et de guerre et des formes nouvelles d'expression. Né d'un père médecin de campagne, à Bourg Argental (Loire), et d'une mère née en Pologne près de Cracovie, Pierre Guyotat fait des études secondaires dans des pensionnats catholiques, après une petite enfance marquée par l'engagement souvent tragique de membres de sa famille dans la Résistance et dans la France libre. En même temps qu'il peint, il commence à écrire à l'âge de 14 ans. À 16 ans, il envoie ses poèmes à René Char, qui lui répond et l'encourage. À 19 ans, encore mineur, un an après la mort de sa mère, il s'enfuit à Paris où, tout en continuant d'écrire, il fait plusieurs petits métiers. Il envoie un premier texte à Jean Cayrol qui en perçoit aussitôt la valeur prémonitoire. Pierre Guyotat est le neveu du psychanalyste Jean Guyotat (1920-1997), de Philippe Viannay ainsi que de Suzanne Guyotat. En 1960, Pierre Guyotat écrit sa première fiction, Sur un cheval. Le livre est publié au Seuil en 1961 dans la collection «Écrire», créée et dirigée par Jean Cayrol, où l'on trouve aussi les premiers textes de Philippe Sollers, de Régis Debray. Il est appelé en Algérie en 1960. Au printemps 1962, il est arrêté, interrogé pendant dix jours par la Sécurité militaire et inculpé d’atteinte au moral de l’armée, de complicité de désertion et de possession de livres et de journaux interdits. Après trois mois de cachot «au secret», il est transféré dans une unité disciplinaire. De retour à Paris, lecteur aux éditions du Seuil, il publie aussi des articles dans Arts et spectacles puis dans France Observateur où il entre en 1964 comme responsable des pages culturelles de l'hebdomadaire qui devient Le Nouvel Observateur. En 1964, il publie Ashby (Le Seuil). Il travaille alors à Tombeau pour cinq cent mille soldats, dont il rédige la deuxième partie en Bretagne, à Raguénez en Névez, dans la maison de son grand-oncle Charles Viannay, chirurgien, ami de Georges Duhamel depuis la Première Guerre mondiale et dédicataire de Civilisation. Refusé par les éditions du Seuil, Tombeau pour cinq cent mille soldats paraît aux éditions Gallimard en 1967. Après un article élogieux en 1969 de Catherine Claude, dans La Nouvelle Critique, revue théorique du Parti communiste, le livre connaît un grand retentissement, du fait de son écriture, et sans doute aussi parce qu'il mêle sexe (entre hommes, pour une grande partie du livre) et guerre. Jean Paulhan écrit: «Monsieur Guyotat n'est pas sans génie. C'est un génie quelque peu systématique et brutal mais qui mérite d'être encouragé.» Michel Foucault: «… J'ai l'impression (et je ne suis pas le seul) que vous avez écrit là un des livres fondamentaux de notre époque: l'histoire immobile comme la pluie, indéfiniment itérative, de l'Occident au XXe siècle.» Le général Massu fait interdire le livre dans les casernes françaises en Allemagne. ... Source: Article "Pierre Guyotat" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.