Le fil conducteur du film est la mise en répétition à la Cartoucherie du «Tartuffe» de Molière, créé en 1995. Pendant huit mois, Eric Darmon, invisible à force d’être tous les jours présent, dix à douze heures, parfois plus, la caméra à l’épaule ou sur pied, a eu la liberté de tourner toute la gestation du spectacle, et d’enregistrer la voix d’Ariane Mnouchkine, ses indications, ses impulsions, ses hésitations. Les actes, les décisions, les tensions, les joies, les bêtises, les folies sont saisis sur le vif. Arrive ensuite Catherine Vilpoux qui se retrouve face à 580 heures de rushes. S’ensuit un colossal travail de visionnage, de tri, de choix, bref d’écriture. Le film peu à peu trouve sa forme, forme elle-même induite par la quête de la forme théâtrale que le film raconte. C’est en tous cas un témoignage irremplaçable.