Dans l’ancienne Russie, à l’aube de la révolution bolchévique, les Tolstoïens, les Narodniki, ont quitté leur famille. Loin des salons, loin des amours faciles, sans un regret, ils ont abandonné les études du piano classique, ils sont partis à la campagne. Ils attendaient d’une rencontre avec les Moujiks, le déclenchement de la Révolution universelle. Aujourd’hui, dans notre société parisienne, les nouveaux Narodniki cherchent à s’écarter du chemin artistique que balise le respect des convenances de leur classe sociale. Des poubelles de Zalea Tv (Stalingrad) aux rives glacées de la Neva à St Petersbourg (Leningrad), en passant par la centrale nucléaire de Chinon, Pierre Merejkowsky entame un exil intérieur dans le Grand Nord de la Russie, dans cette terre chargée du passé de ses dissidents héroïques qui avaient rompu avec le nihilisme de la folie occidentale.